Taxe foncière : pourquoi elle explose chez les TPE toulousaines | Toulouse La Ville Rose | Scoop.it

 

- ToulÉco :

 

Pour palier à la réforme de la taxe professionnelle supprimée en 2010, le Grand Toulouse a largement augmenté la Cotisation foncière des entreprises cette année, entraînant une multiplication par trois de cette taxe pour quelque 15.000 petits patrons toulousains.

La douloureuse est arrivée dans les boîtes aux lettres la semaine dernière avec une bien mauvaise surprise : un véritable bond de la taxe foncière.
« Je m’attendais à une augmentation car j’ai investi cette année dans un local, mais de là à passer de 200 euros à plus de 1000, c’est de la folie, témoigne Claire, qui a ouvert un atelier de décoration florale en 2008 à Toulouse. Entre ça et la hausse de la TVA qui est prévue au 1er janvier prochain, autant dire aux petites entreprises de fermer boutique tout de suite ! ».
Un agacement partagé par Colin, préparateur physique à son compte dans l’agglomération. « Déjà que c’est difficile d’avoir un emploi indépendant aujourd’hui, mais avec toutes les taxes qui augmentent et s’accumulent, ça devient de pire en pire », peste cet auto-entrepreneur qui a vu sa facture passer de 300 à près de 700 euros.

Comme Claire et Colin, ils seraient près de 15.000 "petits patrons", artisans et marchands ambulants toulousains, à avoir vu bondir leur Cotisation foncière des entreprises (CFE), un des impôt mis en place à la suite de la réforme de la taxe professionnelle en 2010.
En effet, pour palier la suppression de cette dernière qui a entraîné une baisse de ses recettes de l’ordre de 3 millions d’euros, la Communauté Urbaine du Grand Toulouse a augmenté la base imposable de la CFE, passant de 197 euros l’an dernier à 658 euros cette année pour les TPE à petits revenus.

« Ils auraient dû procéder à des augmentations progressives »

« On est passé d’un impôt proportionnel aux chiffre d’affaires des entreprises à une taxe unique quelque soient les revenus. Or face à des recettes qui s’effondrent, nous n’avons pas eu d’autre choix que d’augmenter cette taxe en la ramenant au niveau des autres grandes agglomérations », se défend Claude Raynal, vice-président du Grand Toulouse en charge des finances.

Un argument insuffisant, selon Martine Labadie, vice-présidente Services de la CGPME 31 : « Non seulement les bases foncières ont été revues à la hausse de manière arbitraire, mais en plus de manière colossale en seulement un an ; ils auraient dû procéder à une augmentation progressive ».
Des discussions seraient en cours avec la Chambre des métiers pour « voir si le système pourrait être amélioré », mais pour l’heure, les factures restent à payer avant la fin de l’année.
Julie Duquenne