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Municipales à Toulouse : la lettre ouverte des “gilets jaunes” à tous les candidats aux élections de la métropole

Municipales à Toulouse : la lettre ouverte des “gilets jaunes” à tous les candidats aux élections de la métropole | Toulouse La Ville Rose | Scoop.it

Le "groupe de travail de Gilets Jaunes de Toulouse sur les municipales et la démocratie directe" interpelle les listes candidates aux élections municipales.

 

Les "gilets jaunes" ont décidé de mettre leur grain de sel dans la campagne des élections municipales à Toulouse. Dans une "lettre ouverte aux listes candidates" ils leur demandent de s'exprimer sur 2 points : l'instauration d'un "Conseil des citoyens" et le référendum d'initiative citoyenne (RIC).

 

Il fallait s'y attendre : à quatre semaines du premier tour des élections municipales, une "LETTRE OUVERTE DES GILETS JAUNES DE L’AG DE TOULOUSE AUX LISTES CANDIDATES AUX MUNICIPALES DE LA MÉTROPOLE TOULOUSAINE" a été rendue publique mi-février.
Ce courrier a été adressé à toutes les listes déjà déclarées dans les 37 communes qui composent Toulouse-Métropole; il en manque forcément encore quelques-unes, puisque les candidats ont jusqu'au jeudi 27 janvier pour s'inscrire en Préfecture.
Cette lettre ouverte est signée du "groupe de travail de Gilets Jaunes de Toulouse sur les municipales et la démocratie directe".
Créé à l'été 2019, avec dans l'idée au départ de monter éventuellement une liste pour les élections municipales, ce groupe de travail est composé d'un noyau d'une trentaine de militants actifs du mouvement des gilets jaunes, autour duquel d'autres viennent participer aux réunions de réflexion et de débat qui se tiennent tous les 15 jours.

La "démocratie participative" en question

Cette lettre ouverte est leur façon d'intervenir dans le débat électoral.
Le texte exprime le refus par ses signataires du fonctionnement actuel de la démocratie électorale en France : les citoyens élisent un conseil municipal, auquel ils confient tout pouvoir de décision pendant 6 ans, sans plus de possibilité d'intervention active dans ses délibérations.
Ils interpellent donc toutes les listes candidates aux élections municipales des 37 communes de la métropole toulousaine sur 2 points :

  • le conseil des citoyens
  • le référendum d'initiative citoyenne

Il s'agit pour eux d'instaurer 2 outils concrets en lieu et place des promesses faites par certains candidats de plus de "démocratie participative".

L'instauration du RIC (référendum d'initiative citoyenne) fait partie des revendications depuis le début du mouvement des "gilets jaunes". / © Max PPP

Conscients qu'aucun de ces outils n'est encore légalement instauré en France, ils expriment leur volonté que l'exemple vienne des élus de proximité.

Le conseil des citoyens

Principal cheval de bataille : ils demandent à ce que les candidats "reconnaissent la légitimité d’un Conseil des Citoyens indépendant de tout pouvoir politique et ouvert à tous les habitants qui souhaitent s’impliquer sur des questions de compétence municipale ou métropolitaine" et qu'ils "s’engagent à lui donner sans contrepartie des moyens logistiques et lui faciliter l’accès à l’information et la compréhension des délibérations municipales et métropolitaines".

Le référendum d'initiative citoyenne

Dans cette logique, et au cas où ce conseil des citoyens décide de soumettre une de ses propositions à la population toulousaine, ils réclament que les candidats élus  "s’engagent à consulter l’ensemble des habitants en âge de voter et à fournir les locaux, le matériel et la communication pour l’organisation de scrutins à partir du moment où un pourcentage de ces habitants, qui reste à définir, a apporté son soutien à un projet de référendum d’initiative citoyenne lancé par le Conseil des Citoyens".
 

Les premières réponses des candidats

Cette lettre ouverte a pour objectif de recenser, parmi toutes les listes candidates aux élections municipales de Toulouse et de sa métropole, celles qui accepteront de signer ces 2 engagements.
Une semaine après sa diffusion, plusieurs réponses ont déjà été reçues.

  • la liste Toulouse Anticapitaliste (NPA) se déclare clairement favorable aussi bien à l'instauration de "Conseils Citoyens" qu'à la mise en oeuvre du RIC; elle souligne également que la révocabilité des élu.e.s fait partie de son programme, et que pour elle tout doit partir de la base.
  • Jean-Luc Moudenc, maire sortant et tête de liste "Aimer Toulouse", s'est déclaré opposé au RIC. Il s'est aussi exprimé contre la révocabilité des élu.e.s comme contraire au principe de la démocratie représentative. Quant aux conseils des citoyens tels que proposés dans la lettre ouverte, il conteste leur validité en l'absence de tout contrôle sur leur fonctionnement et leur financement, mais insiste sur le fait que la population toulousaine est abondamment consultée : il existe déjà des conseils citoyens dans les quartiers définis par la "politique de la ville", le nombre de réunions de concertation avec les habitants a été doublé par rapport au précédent mandat municipal, et chacun peut s'exprimer sur la plateforme "jeparticipe.toulouse.fr".
  • le Parti Animaliste rappelle que depuis l'origine il est favorable à la mise en place du RIC pour toutes les questions animales et environnementales
  • La liste "Vivre mieux ensemble à Colomiers" s'est déclarée en faveur de ces deux mesures

De la part d'autres communes (Mondonville, "Demain Pibrac") les réponses reçues par le collectif des gilets jaunes sont considérées comme plutôt positives.
Quant à la liste "Avec vous pour saint-Orens de gameville" menée par Dominique faure, elle a annoncé qu'elle répondrait plus tard.

Une assemblée début mars à Toulouse

Il est clair que ces 2 questions font partie des principaux thèmes de débat abordés au cours des "Assemblées des assemblées" (ADA) des gilets jaunes, qui sont organisées depuis plusieurs semaines dans toute la France.

 

Quatre se sont déjà tenues à Montceau-les-Mines, Commercy, Saint-Nazaire et Montpellier. A chaque fois elles ont réuni environ 450 participants, dûment mandatés par chaque groupe local de gilets jaunes.
La prochaine se tiendra le week-end des 6-7-8 mars à Toulouse. Elle devrait porter sur la synthèse des travaux de réflexion menés lors des 4 assemblées précédentes.

 

Par Yann-Olivier d'Amontloir

 

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Toulouse la Canaille

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Avec Bordeaux, Toulouse est une des villes où les manifestations des Gilets jaunes ne désemplissent pas. Tour d’horizon « subjectif, par un protagoniste qui ne pouvait être partout et qui en oublie à coup sûr ».

 

 

 

 

S

amedi 9 février, Toulouse. Prix de la meilleure pancarte : « Les flics ne tuent pas, les curés ne violent pas et moi je ne suis pas en jaune.  » Prix du meilleur graffiti sur une banque dévastée : « Casseurs, brutes peut-être, mais nous on n’est pas payés pour ça. »

Et pourtant cette manif rituelle du samedi ne fut pas la plus marrante. Une charge de fafs attirés par quelques drapeaux rouges, assez vite matés par la bande d’en face (les antifas, donc) et des Gilets jaunes anonymes. Et à partir de 16 h 30, ça gaze, ça rafale grenades et Flash-Balls, la chasse est ouverte, on compte les premiers blessés et les arrestations. Seul bon moment, une tortue romaine improvisée vers la place Dupuy mettra les condés en fuite.

Et ça fait plus de deux mois que ça dure. Comme une routine qui s’installe. Mais qui ne fatigue pas.

 

Le réveil de l’assoupie

 

Toulouse l’endormie retrouve ses couleurs des années 1970 et 1980, lorsqu’elle était la rebelle. Réappropriation d’une ville de plus en plus aseptisée ? Vengeance des périurbains, puis de toute une région vis-à-vis de la pieuvre ? Opportunisme politique ? Allez savoir.

Peut-être que si un escadron de flics n’avait pas bêtement tiré à bout portant sur les manifestants qui prétendaient bloquer la gare le samedi 1er décembre en début d’après-midi, provoquant une émeute spontanée de plus de cinq heures, on n’en serait pas là. Ou peut-être que si.

Comme ailleurs, ça a commencé par des ronds-points bloqués, des péages ouverts, des déambulations dans un centre-ville interdit aux manifs depuis des années. Des méfiances face aux drapeaux français, aux Marseillaise, à des revendications bizarres. Et puis le mépris du pouvoir, sa brutalité...

Surtout, c’est ce dont on rêvait qui se produit : blocages illégaux, manifs jamais déclarées, refus de la hiérarchie, rejet des appareils politiques, des petits chefs autoproclamés, surtout s’ils ont un passé d’extrême droite. Ce qui n’est pas le cas partout dans la région. Mais ici, c’est surtout l’extrême gauche institutionnelle qui saute sur le mouvement comme la Légion sur Kolwezi. Quitte à transformer les AG de Gilets jaunes en avatar de l’impuissante Nuit Debout.

Mais des commissions (action, communication...) se forment, où de vraies décisions sont prises. Naissent aussi des groupes de banlieue, de zones de la ville, des points d’infos de permanence. Pour décembre, rajoutons-y un mouvement lycéen particulièrement virulent, spontané, excité. Mais là, ça tourne au massacre et le corps enseignant, après avoir d’abord manifesté sa plus totale indifférence, va encadrer les minots, vidant les manifs de leur substance. On verra même certains « parents d’élèves » aller faire le coup de poing pour dégager le blocus d’un lycée.

Chiffres d’affaires

Reste que ces trois premières semaines du mois ont été magiques : malgré des transports en commun stoppés par ordre préfectoral (et si les banlieusards déferlaient ?) et un foutoir permanent, la population se parle enfin, polémiques et conversations naissent au petit bonheur. On retrouve des potes perdus de vue depuis des lustres. Et quelques commerçants se mettent à pleurer après leur chiffre d’affaires. Certains vont jusqu’à évoquer la création de milices ! Le marché de Noël est un désastre. Jean-Luc Moudenc, médiocrité faite maire (LR), trépigne. Il raconte être allé incognito dans les manifs et y avoir vu gauchistes et fascistes main dans la main – devenant ainsi la risée de pas mal de ses administrés et récoltant un « Moudenc, on te voit plus dans les manifs  » sur les murs de « son » Capitole.

Alors que les tentatives de blocage des points névralgiques de l’économie (dépôts de carburant, plateformes de la grande distribution) se font petit à petit dégager par les flics, une certaine coordination se met en place avec les Gilets jaunes des alentours (Ariège, Gers, Tarn, Tarn-et-Garonne, Aude…). Résultat parmi d’autres : évanescent presque partout ailleurs, le blocage « national » du 13 janvier est vraiment effectif à Toulouse / Pamiers / Carcassonne.

Mais après quelques beaux succès, les barrages s’effilochent. Même si on a vu plusieurs centaines d’encagoulés (la plupart étrangers aux « radicaux » traditionnels) bloquer, en nocturne, les zones industrielles de Saint-Jory et Fondeyre (en périphérie de Toulouse) avec des moyens conséquents. Même si on a passé des nuits sous la pluie à bloquer des autoroutes, dans une ambiance de kermesse, face à des gendarmes relativement placides, se contentant de détourner la circulation vers la nationale 20, créant ainsi de monstrueux embouteillages.

Les appels à la grève se sont multipliés. Des équipes se sont chargées de les diffuser avec acharnement. Mais comme on a eu le défaut d’attendre la grève du 5 février comme la venue du Messie (ou du Grand Jour), on n’a pu qu’être déçus par une mobilisation syndicale, certes énorme, mais qui est retournée au turbin après avoir traîne-savaté, en imaginant s’être refait une virginité.

La justice en délire

En face, la flicaille, quelque peu débordée les 1er et 8 décembre, s’organise. Toulouse hérite de deux blindés de gendarmerie, d’un canon à eau et les rendez-vous du samedi sont désormais rythmés par le son de l’hélicoptère qui désigne aux commandos d’intervention les individus à neutraliser. Mais malgré la disproportion des moyens, la mobilisation ne faiblit pas. La ville brûle littéralement certaines fins de semaine. Les barricades se multiplient. Au prix de nombreux mutilés et, pour l’instant, d’une bonne trentaine d’emprisonnés.

On ne peut ici que regretter que les manifestations virent au rituel. Alors que, justement, elles ont surtout eu pour effet de faire voler en éclats le quotidien d’une ville qu’on croyait matée. Ça tire désormais vers 16 h 30, les affrontements se concentrent dans la capitale régionale alors que les actes des autres préfectures sont d’un calme effrayant. Une fois de plus la métropole vampirise et nous sommes trop souvent là où les bourriques nous attendent.

La justice, au tout début plutôt calme, se met à faire tomber des têtes. Les contrôles judiciaires sont délirants (interdictions de manif, puis de la ville, puis de s’approcher d’une banque, d’un commerce) et, comme il s’agit de vider les rues, de nombreux Toulousains refusant les comparutions immédiates se voient entaulés à titre préventif. Argument entendu dans la bouche d’un procureur : « Vous vous êtes fait arrêter à 16 h. À cette heure-là, il n’y a plus de manifestation, juste une émeute. Vous êtes donc un émeutier.  » Des exemples ? Un manifestant tâchant de se débarrasser des motards de la Bac avec son parapluie (si !) prend quatre mois ferme. Dernièrement, un individu trouvé en possession d’une clé passe-partout PTT a mangé une association de malfaiteurs. Des perquisitions ont suivi.

Une équipe de « Défense collective » assure le suivi des arrestations. Des lettres, souvent émouvantes, arrivent depuis les prisons. Et il faut organiser le soutien, parce que tout ça va coûter fort cher et tape sur des gens peu ou pas fortunés.

« Même les mémés... »

Alors on joue à quoi ? Au pourrissement ? À un mauvais remake des Versaillais de 1871 rêvant d’écraser d’improbables communards ? En tout cas, on rigole doucement à lire, ce lundi 11 février, dans le torche-cul local : « Malgré les diverses manœuvres tendant à minimiser l’ampleur du mouvement, la détermination des manifestants reste intacte.  » Eux qui n’ont eu cesse de cogner sur les protestataires, allant jusqu’à multiplier par quatre les chiffres de la minable contre-manifestation du 2 février dans la ville rose et à diviser par deux ou trois ceux des sauteries hebdomadaires.

À vrai dire, on se fout de savoir si, comme l’affirment ces tristes sbires, « Toulouse est la ville-phare  » d’un mouvement dont personne ne peut prédire ni la direction ni l’avenir. On sait juste que dans la cité du bel canto où « même les mémés aiment la castagne  »

 [1], des refrains naissent parmi les émeutiers – qui raillent l’hélicoptère de la gendarmerie, qui reprennent les mots du rappeur D1ST1N (superbe clip [2] tourné sur le vif) sans oublier la remise au goût du jour de l’immortel Riot in Toulouse (1977) du grand rocker Little Bob.

 

Et putain, ça aussi, ça fait du bien.J. V.

Jacques Le Bris's insight:

Article extrait du n°174 de CQFD, en kiosque jusqu’au 4 avril. En voir le sommaire détaillé.

 

Notes

 

[1Ô Toulouse, chanson de Claude Nougaro, 1967.

[2Gilets jaunes, plus de 700 000 visionnages sur YouTube en un mois.

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Dispositifs de sécurité liés aux manifestations se déroulant sur le territoire de la Haute-Garonne / Actualités / Accueil - Les services de l'État en Haute-Garonne

Dispositifs de sécurité liés aux manifestations se déroulant sur le territoire de la Haute-Garonne / Actualités / Accueil - Les services de l'État en Haute-Garonne | Toulouse La Ville Rose | Scoop.it

En raison des troubles importants liés à l’ordre public dans le département de la Haute-Garonne, qui se déroulent depuis novembre 2018, des mesures particulières sont prises et prolongées par les autorités concernant la réglementation en matière de distribution de carburant, le port et le transport d’armes de chasse et de munitions ainsi que la détention et l’utilisation d’artifices de divertissements (arrêtés préfectoraux en date du 06 février 2019).

 

Pour la période du :

  • vendredi 08 février 2019 (6h00) au lundi 11 février 2019 (06h00)

L'achat et la vente au détail, l’enlèvement ou le transport de tout carburant par jerricans, cubitainers, bidons, flacons ou récipients divers sont interdits dans les points de distribution sur l’ensemble du département de la Haute-Garonne.

  • vendredi 08 février 2019 (6h00) au lundi 11 février 2019 (06h00)

Le port et le transport, sans motif légitime, d’armes de chasse et de munitions et d’objets pouvant constituer une arme au sens l’article 132-75 du code pénal sont interdits, sur le département de la Haute-Garonne.

  • vendredi 08 février 2019 (6h00) au lundi 11 février 2019 (06h00)

Le transport et l’utilisation de produits dangereux, inflammables ou chimiques, des produits explosifs, des artifices de divertissement, des fumigènes et des pétards de toutes catégories sont interdits, sauf motif professionnel, sur le département de la Haute-Garonne.

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GILETS JAUNES CLIP OFFICIEL D1ST1

j'avais besoin de raconter tout ce que je vois chaque samedi tellement d'mages marquantes qu'il me fallait les Retranscrire en musique

Prod by : Fred killah chaine youtube : https://www.youtube.com/user/mcfredki...

Clip réaliser par NFCA enegistrer au studio du Rappeur LOUAZIF : contact https://www.youtube.com/channel/UC5OD...

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Gilets jaunes blessés à Toulouse : pourquoi les assurances et mutuelles refusent de rembourser leurs frais de santé - 25/02/2019

Gilets jaunes blessés à Toulouse : pourquoi les assurances et mutuelles refusent de rembourser leurs frais de santé - 25/02/2019 | Toulouse La Ville Rose | Scoop.it

À Toulouse, des blessés graves ne sont pas indemnisés par leur assurance ou leur mutuelle.

 

 

Pour payer leurs frais de santé, consécutifs aux blessures qu'ils ont subies lors des manifestations, des Gilets jaunes mettent en ligne des cagnottes. Car leurs assurances et leurs complémentaires santé refusent de les indemniser. Voici pourquoi. 

Mâchoire fracturée, oeil perdu, traumatisme crânien... A Toulouse, plusieurs dizaines de Gilets jaunes ont été blessés depuis le début des manifestations et certains ont d'ailleurs porté plainte ce lundi. Pour beaucoup d'entre eux, c'est la double peine quand vient l'heure de se faire rembourser les soins. Souvent, les assurances et les complémentaires santé refusent de couvrir les frais de santé au prétexte que " les sinistres résultent de mouvements populaires et d'émeutes". 

 


Lorsque Yann a demandé la prise en charge de ses frais chez le dentiste, sa mutuelle a été catégorique : " On m'a expliqué que je n'y aurais pas droit car je participais à une manifestation non déclarée", s'étonne encore ce Gilet jaune blessé le 19 janvier. Ce jour-là, alors que ce serveur de 39 ans rentre du travail et rejoint la manifestation nocturne, il explique " avoir été matraqué, tabassé au sol puis gazé par les forces de l'ordre'", place de l'Occitane. Yann a la mâchoire fracturée, onze dents cassées et plusieurs contusions. Un médecin légiste lui prescrit 15 jours d'ITT.

 

Quand le dentiste lui a fait un devis pour remplacer ses dents, c'est la douche froide : 13 000 euros. "Je n'ai pas les moyens, j'ai avancé 900 euros et pour le reste j'ai lancé une cagnotte grâce à laquelle j'ai récolté 1 500 euros". Le reste de la somme, Yann ne sait pas encore très bien comment il va pouvoir le financer. Surtout qu'il a "deux enfants à nourrir" et que son salaire a été amputé de moitié, vu qu'il est toujours en arrêt maladie.
 
700 euros de frais médicaux
 
Une cagnotte pour payer les soins de son fils, ce sera peut-être l'ultime recours de la maman d'Arthur, ce jeune intérimaire qui a perdu un oeil le 29 décembre à Toulouse alors qu'il manifestait dans le cortège des Gilets jaunes. Le jeune homme a rapidement mis en cause un tir de LBD des forces de l'ordre. Son dossier est en attente au service juridique de la mutuelle. Sa mère croise les doigts, même si elle a vu dans son contrat que "les sinistres résultant d'émeutes" n'étaient pas pris en compte.
 
La cagnotte mise en ligne sur Leetchi a récolté plus de 2 700 euro;.
 
Pour Arthur les frais médicaux engagés ont été conséquents : hospitalisation pour amputer son oeil, une série de soins à domicile et bientôt de la rééducation. "Je n'ai pas chiffré les frais médicaux, j'ai trop peur, mais quoiqu'il en soit, on se débrouillera", assure-t-elle.
Il y en a une autre qui doit bien se débrouiller aussi. C'est Manon, 25 ans. La jeune vendeuse originaire du Lot-et-Garonne ; a été blessée le 19 janvier par des coups de boucliers dans la tête. "J'ai voulu protéger ma cousine d'un tabassage des forces de l'ordre ", raconte-t-elle.
Son oreille interne a été endommagée, elle souffre d'une altération de la vision et de vertiges. Pendant plus d'un mois, Manon a enchaîné les rendez-vous chez l'ostéopathe, l'ophtalmo, l'orthoptiste... en avançant les frais à chaque rendez-vous. " Je suis arrivée sur Toulouse il y a un mois, l'installation dans mon appartement m'a coûtée 1 500 euro; et j'ai du avancer 700 euros de frais médicaux", explique-t-elle. Manon n'a pas encore été remboursée mais ce ne serait qu'une question de temps. Heureusement, elle est toujours en période d'essai dans son entreprise et en a marre de manger des sandwiches depuis plus d'un mois".
 
De leurs côtés, les assurances et les complémentaires santé font valoir la notion d'illégalité. Dans les clauses des contrats, qui dit manifestation populaire, dit mouvement non-déclaré donc interdit. Quelques assureurs disposent néanmoins de fonds de garantie interne pour indemniser des cas particuliers.

 

 

 MANON ADOUE

 

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