Conseil départemental de la Haute-Garonne. Georges Méric, président et successeur | Toulouse La Ville Rose | Scoop.it

Georges Méric devient le président du tout premier conseil départemental de la Haute-Garonne

 

Sans surprise, Georges Méric, unique candidat en lice, vient d'être élu président du conseil départemental de la Haute-Garonne. L'ancien maire de Nailloux succède à Pierre Izard, à la tête de la collectivité depuis 1988. Un changement dans la continuité ?

 

Seul candidat en lice, le socialiste Georges Méric prend la tête du premier conseil départemental de la Haute-Garonne. Ce jeudi 2 avril, à la suite du vote à bulletin secret des cinquante-quatre conseillers généraux, dont six sont de l’opposition, le nouveau président a rassemblé quarante-sept voix. Sept conseillers ont voté blanc.
Il est le nouveau visage du département, chargé de succéder à Pierre Izard, l’homme qui a incarné l’institution depuis 1988. Michel Dutech, actuel maire de Nailloux et ami de longue date, souligne que cette élection est « une évidence, une consécration et une légitimité ».

Sous les applaudissements d’une assemblée debout, dans son premier discours, le nouveau président a rendu à hommage à son prédécesseur absent. « Nul ne peut ignorer le rôle qu’il a joué. Il a œuvré pour un département fort et incontournable. Il a été un président bâtisseur et un homme de convictions pour lequel la solidarité était une ligne directrice ».

« Dans la continuité du bilan de Pierre Izard et de sa majorité », ce dernier s’était bien gardé de désigner son dauphin, « par respect pour les militants », avait-il déclaré en janvier lors des voeux à la presse.

Un passage de relais tout en nuances

Élu pour un mandat de six ans, le « garant » de cet héritage a néanmoins signifié vouloir « poser un regard neuf », plaidant pour une « solidarité entre tous les territoires » et promettant une gouvernance « collégiale » et « partagée » pour une « véritable régénération du conseil départemental ».

Il n’empêche, adoubé par les militants du PS, Gorges Méric, 68 ans, n’en est pas à sa première succession. Il a ainsi fait ses classes politique dans le canton de Nailloux, suivant les traces de son père André, lui-même sénateur et conseiller général du canton de 1945 jusqu’à sa mort accidentelle en 1993. Sur ses terres, Georges Méric a été conforté par sa réélection lors du dernier scrutin des départementales sur le nouveau canton d’Escalquens avec 57,53 % des voix face à Hervé Boco, le candidat de l’union de la droite.

Nouveau rapport de force avec l’opposition

Ce militant du Parti socialiste depuis l’âge de 20 ans, conseiller général depuis 1988 et vice-président sortant, s’engage à se « consacrer exclusivement à cette tâche de président et à ne briguer aucun autre mandat ». Mais sa présidence devrait aussi se caractériser par la « création d’un rapport de force avec la droite toulousaine », incarnée par Jean-Luc Moudenc, maire de la Ville rose et président de la métropole. « Dans la période actuelle de réforme territoriale, de nouveaux partenariats sont à inventer entre la future grande Région, Toulouse Métropole et le Département », ajoute-t-il.

« Il a été l’un de premiers, il y a quinze ans, à comprendre les enjeux de la coopération entre les territoires » dit de lui Michel Dutech. « Il a de plus perçu l’intérêt du développement de Toulouse comme fait métropolitain ». Pour l’édile, Georges Méric « incarne l’héritage du conseil général mais 2015 marque une nouvelle étape avec la création du conseil départemental, la montée en puissance de la métropole et la création de la grande région ». Martine Martinel, députée PS de la quatrième circonscription de la Haute-Garonne, appuie : « Georges Méric a une bonne connaissance de la politique départementale. Il représente le nord du département et a annoncé une approche collégiale convenable de sa politique ».

L’homme du village de marques

La carrière politique de Georges Méric est également marquée par le projet du village de marques sur la commune dont il a été maire de 1983 à 2008. Si les résultats sont en dessous des attentes de l’exploitant, le complexe reste tout de même une bonne opération selon les élus, puisqu’il a permis la création de 350 emplois. Ce qui faisait récemment dire à Georges Méric que "l’objectif a été tenu".

Enfin, rappelons que la carrière professionnelle de ce médecin, père de trois filles, est entachée par une condamnation judiciaire pour abus de biens de sociétés en 1999. A l’époque, le tribunal correctionnel de Toulouse reprochait à Georges Méric et à son associé, tous deux dirigeants du centre de rééducation fonctionnelle en pneumologie et cardiologie de Saint-Orens, de surévaluer les prix des journées de leur établissement. La justice les avait alors condamnés à payer une amende de 100.000 francs (15.000 euros).
 

Audrey Sommazi